Nous avions déjà publié un article sur les points de couture de base pour débutants, suite au succès de ce papier, nous avons décidé de consacrer un article complet sur l’ensemble des points de couture existants : du plus commun au plus rare, du plus simple au plus compliqué.
Découvrez 17 points de couture différents à apprendre à coudre à la main
Si certains points, les premiers de cet article, vous seront sûrement familiers, vous serez heureux de découvrir certains points plus rares et plus rarement expliqués sur les sites ou dans les livres de couture. Voici notre liste de tous les points de couture à apprendre :
1. Le point arrière
Solide, le point arrière permet de finir les coutures à la main, de renforcer les piqûres et d’exécuter les petits travaux difficiles à envisager à la machine à coudre. Les points doivent être bien alignés. Travaillez de droite à gauche, en formant de très petits points (3mm maximum). Sur l’envers du tissu, les points sont deux fois plus grands et assez désordonnés. Pour commencer, faites un noeud sur l’envers, passez l’aiguille sur l’endroit et piquez-la à 3mm à droite du noeud. Faites-la ressortir 3 mm à gauche de ce premier point et piquez-la à l’extrémité de celui-ci sur l’endroit.
Le demi-point arrière est plus soigné et résistant, mais tout aussi irrégulier sur l’envers. Les points ne se touchent pas et sont distants de 2mm. Indiqué pour les travaux où le point arrière forme de trop grands points qui tirent sur le tissu. Travaillez comme pour le précédent mais piquez l’aiguille 2 mm seulement à droite du dernier point et faites-la ressortir 3 mm à gauche de celui-ci. Pour les piqûres d’assemblage, tirez bien sur le fil pour éviter que la couture ne bâille et ne laisse apparaître les points. Ce point est préprogrammé sur les bonnes machines à coudre comme la Singer 8280.
2. Le point de bâti ou de faufil
Le point de bâti permet de fixer plusieurs épaisseurs de tissu ou de reporter un tracé. Faites un noeud sur l’endroit et travaillez de droite à gauche, sur une surface plane. Piquez et faites ressortir l’aiguille d’un même mouvement, en formant des points de 2 cm (moins dans les courbes ou les passages difficiles) distants de 3 mm environ : si les points sont trop écartés, les épaisseurs de tissu joueront lorsque vous piquerez à la machine. Terminez par un point arrière, deux pour un essayage. Pour défaire le bâti, coupez le point arrière et tirez doucement sur le noeud.
3. Le point de bâti oblique
Formé de grands points, le point de bâti oblique s’exécute rapidement. Il garde le tissu bien à plat alors qu’un bâti ordinaire pourrait provoquer des plis. Il sert à fixer les entoilages ou à maintenir les doublures en place.
Commencez par un noeud sur l’endroit. Faites ressortir l’aiguille un peu plus loin sur la gauche. Travaillez de haut en bas, en formant le premier point oblique. Faites ressortir l’aiguille de sorte que le point sur l’envers soit parallèle et égal au précédent. Ne tirez pas sur le fil, sous peine de produire des faux plis. La longueur des points est fonction de l’objectif : petits et rapprochés pour une mise en place solide, longs et distants pour un maintien plus lâche. Travaillez sur plusieurs rangs, distincts de trois centimètres et terminés chacun par un point arrière souple.
4. Le point de feston
On confond parfois le point de feston avec le point de boutonnière, mais il a moins de relief et forme des boucles au lieu de noeuds. Les points de feston sont plus ou moins reserrés selon l’effet désiré.
Travaillez de gauche à droite, le bord du tissu en bas et commencez par un point arrière sur l’envers. Ramenez aiguille et fil sur l’endroit et piquez l’aiguille sur l’endroit, au dessus du bord, en maintenant le fil au-dessous. Tirez l’aiguille en la faisant passer par-dessus le fil, et arrangez ce dernier pour qu’il se dispose bien le long du bord. Formez un nouveau point à droite, tout en maintenant le fil.
5. Point de boutonnière
Le point de boutonnière est utilisé pour les boutonnières bien sûr, mais aussi pour empêcher un tissu de s’effilocher. Difficile à réussir à cause du noeud qui finit chaque point et exige une tension égale du fil.
Commencez par un noeud ou un point arrière sur l’envers et travaillez de haut de bas en tenant la bordure du tissu à droite (à gauche pour les gauchers). Faites passer le fil sur la bordure puis piquez l’aiguille sur l’endroit juste au-dessous du noeud. Pour nouer le premier point, formez avec les deux brins partant du chas une boucle qui passera sous la pointe de l’aiguille. Calez le dé contre le chas de l’aiguille, afin de fixer celle-ci. Lâchez le fil et faites ressortir l’aiguille sur l’endroit. Pour placer le noeud sur le bord du tissu, saisissez le fil près du noeud et tirez doucement jusqu’à ce qu’il atteigne la bonne position. Formez le point suivant juste au-dessous, l’écartement variant selon la grosseur du fil : l’important est que les noeuds se touchent et que les ponts soient régulièrement espacés.
6. Le point coulé ou point invisible
Le point coulé convient aux ourlets de tissus épais et, sur les petites longueurs, aux ourlets à bords vifs. Sans être très solie, il est invisible sur l’endroit. Mêmes indications que le point de chausson, mais l’aspect est plus net. Pour éviter que l’ourlet ne poche, travailler juste au-dessous de la bordure (de 3 à 5 mm selon le tissu) sinon celle-ci s’affaisse et finit par laisser une marque.
7. Le point de chaînette
Le point de chaînette est un point de broderie très utile pour toutes sortes de travaux. Commencez par un point arrière puis ramenez l’aiguille sur l’endroit. Formez une petite boucle et piquez à nouveau l’aiguille au point d’insertion. Maintenez la boucle pour qu’elle fasse 2 à 3 mm de long et faites ressortir la pointe de l’aiguille juste au-dessus du bas de la boucle. Continuez ainsi pour obtenir une chaîne. Pour terminer, faites ressortir l’aiguille à travers la dernière boucle puis formez quelques points arrière sur l’envers.
8. Le point de croix
Le point de croix est également un point de broderie. L’envers n’étant pas très soigné, on l’utilisera sur les doublures et les coutures intérieures.
Travaillez de droite à gauche, en commençant par un point arrière. Faites une série de points obliques en glissant l’aiguille verticalement sous le tissu. Pour former les croix, travaillez ensuite de gauche à droite en recouvrant les points précédents et en passant l’aiguille dans les mêmes trous.
9. Le point vous-et-moi
Le point vous-et-moi se compose de chevrons espacés et permet également de rapprocher deux bords avant de les assembler.
Commencez par un point arrière. Tenez l’aiguille obliquement et piquez une fois à droite, une fois à gauche, sans tirer le fil. Terminez par un point arrière.
10. Le point d’ourlet
Le point d’ourlet est un point solide, il s’exécute sur l’envers mais se voit sur l’endroit. Aussi ne convient-il pas à tous les ourlets, en dépit de son nom.
Travaillez de haut en bas. Commencez par un noeud, sur l’envers du rentré si possible. Pour les tissus fins, préférez un petit point arrière sur l’envers. Formez un point oblique de 2 mm de long puis piquez à la fois dans le tissu et le rentré. Formez un nouveau point oblique de 2 mm un peu plus bas. Pour les tissus épais, augmentez la longueur des points et leur écartement.
11. Apprendre à faire un point de chausson
Le point de chausson rappelle le point de croix mais s’exécute plus rapidement et les croix ne sont pas régulières. On l’utilise couramment pour rabattre un bord vif sur un tissu épais (avec les tissus fins, le bord aurait tendance à rouler). Il permet aussi de finir les ourlets de tissus épais, mais se voit quand même sur l’endroit.
Travaillez de gauche à droite en commençant par un noeud ou un point arrière dans le rentré, juste au-dessus du bord vif. Toujours dans le rentré, formez le premier point oblique vers la droite et faites ressortir l’aiguille 2 à 3 mm plus loin vers la gauche. Formez le deuxième point oblique vers le bas, en piquant dans le tissu cette fois, et faites également ressortir l’aiguille un peu plus loin vers la gauche. Repartez en diagonale pour piquez à nouveau dans le rentré, à hauteur du premier point, et ainsi de suite. Ne tirez pas sur le fil. L’écartement entre les lignes de points horizontaux peut aller de 3 mm à 1 cm.
12. Le point de surjet
Le point de surjet est très utile pour les réparations et transformations, il permet d’assembler solidement deux pièces bord à bord en empêchant le tissu de s’effilocher.
Travaillez de droite à gauche, en commençant par un noeud ou un point arrière. Piquez l’aiguille perpendiculairement au bord, à travers les deux épaisseurs. Tirez bien le fil et piquez à nouveau, afin d’obtenir une rangée de petits points obliques et réguliers. Selon l’épaisseur du tissu, la distance entre deux point varie de 2 à 3 mm.
13. Le point devant
Le point devant est peu solide, il permet de passer des fils de fronce ou encore, en layette et en lingerie, de faire des coutures anglaises à la main.
Commencez par un noeud ou un point arrière et travaillez de droite à gauche, en faisant régulièrement entrer et sortir la pointe de l’aiguille. Les points et leurs intervalles doivent être égaux, aussi petits que possible. Pour les fronces n’arrêtez pas les fils, de façon à pouvoir les tirer quand tous les rangs seront passés. Pour les coutures anglaises, intercalez régulièrement un point arrière qui rendra le travail plus solide.
14. Le point de bourdon
Le point de bourdon est un point de broderie très utile pour renforcer les travaux (poches, boutonnières) où une bride d’arrêt serait trop voyante.
Choisissez du fil ordinaire ou du cordonnet. Commencez par un noeud sur l’envers. Sur l’endroit, formez de petits points parallèles les uns au-dessous des autres. Avec les tissus épais, piquez l’aiguille entière d’endroit vers l’envers, puis faites-la ressortir entièrement sur l’endroit, et ainsi de suite. Tirez bien le fil.
15. Le point de cocotte
Le point de cocotte est un point décoratif et réversible qui s’utilise pour ourler les tissus délicats.
Travaillez de haut en bas sur un double rentré d’environ 5 mm. Commencez par un point arrière, faites deux points glissés, puis passez l’aiguille par-dessus la bordure et faites-la ressortir ua même endroit sur l’endroit. Tirez le fil pour obtenir un petit feston, bloquez le fil avec le pouce de l’autre main et formez un second point à cheval. Tirez à nouveau pour bien fixer le tout.
16. Le point glissé
Le point glissé permet d’assembler deux bords terminés par un rentré. Invisible s’il est bien exécuté, il est indiqué pour les travaux à réaliser sur l’endroit (coutures, poignets ou pointes de col déchirés).
Commencez par un noeud dissimulé dans l’un des rentrés et travaillez de droite à gauche. Formez un petit point le long d’un rentré, puis un deuxième point 2 mm plus loin sur l’autre rentré. Tirez sur le fil pour que les bords se touchent, mais pas trop, sous peine de froncer la couture. Terminez par un point d’arrêt tout près de la ligne d’assemblage.
17. La bride d’arrêt
La bride d’arrêt est réalisée avec deux points distincts, elle sert à renforcer l’extrémité d’une fente.
Commencez par un noeud sur l’envers. Faites ressortir l’aiguille sur l’endroit et exécuter deux ou trois points de bourdon sur l’endroit à renforcer. Si vous cousez plusieurs épaisseurs de tissu, piquez l’aiguille entière – et pas seulement la pointe – à chaque fois. La longueur des points déterminera celle de la bride. Recouvrez ensuite ces fils de points de feston bien rapprochés, en glissant l’aiguille sous les brins. Terminez pas un point arrière sur l’envers.
Vos questions sur les points de couture
Suite à la publication de cet article, vous nous avez envoyé de nombreuses questions sur les points de couture. Voici nos réponses à vos questions les plus fréquentes afin de renseigner l’ensemble de nos lectrices.
Quel est le meilleur point pour coudre une couture à la main ?
Le point arrière est souvent considéré comme le meilleur point pour coudre une couture à la main, grâce à sa grande solidité. Il est particulièrement utile pour renforcer les piqûres et réaliser des travaux délicats difficilement envisageables avec une machine à coudre.
Cependant, le choix du point dépend de l’effet souhaité, du type de tissu et de la nature du travail à réaliser. Par exemple, le point de feston est idéal pour créer des bordures décoratives, tandis que le point invisible est privilégié pour les ourlets de tissus épais où l’on souhaite que la couture ne soit pas visible.
- Le point de chaînette est apprécié pour sa rapidité d’exécution et son aspect esthétique. Il est fréquemment utilisé en broderie.
- Le point de croix, bien que plus lent à exécuter, donne un rendu très soigné et régulier, idéal pour les travaux de finition.
- Le point de surjet, avec son effet anti-effilochage, est parfait pour les réparations et transformations, notamment pour assembler solidement deux pièces bord à bord.
Il est donc essentiel de maîtriser plusieurs points de couture à la main pour s’adapter à toutes les situations.
Quel point pour coudre un ourlet à la main ?
Pour coudre un ourlet à la main, plusieurs points peuvent être utilisés en fonction de vos besoins spécifiques. Le point d’ourlet est couramment utilisé pour sa rapidité d’exécution, bien qu’il soit moins résistant dans le temps. Pour un ourlet invisible, le point coulé est souvent le choix privilégié. Il permet de joindre deux bords pliés sans que le point ne soit visible sur l’endroit. Le point glissé est aussi une option pour réaliser un ourlet invisible.
- Le point d’ourlet s’effectue généralement de droite à gauche pour une droitière (et de gauche à droite pour une gauchère). Tenez l’ourlet sur l’envers, en pinçant le pli avec votre main et en faisant ressortir l’ourlet de 5 mm à 1 cm.
- Le point coulé se réalise en piquant un fil du vêtement et en repassant dans le pli du bord de l’ourlet.
- Le point glissé s’effectue en piquant dans le tissu en ne prenant que deux ou trois fils, le point ne doit pas se voir sur l’endroit.
Ces points sont parfaits pour obtenir des résultats impeccables sur vos ourlets.
Comment surfiler à la main ?
Surfiler à la main est une technique essentielle pour empêcher votre tissu de s’effilocher. Voici comment procéder :
- Préparation du matériel : Assurez-vous d’avoir une aiguille adaptée à votre tissu et du fil assorti.
- Point de départ : Commencez par faire un nœud à l’extrémité de votre fil.
- Technique de surfilage : Introduisez l’aiguille à environ 1cm du bord de votre tissu, puis réalisez un point de surjet en enroulant le fil autour du bord du tissu.
- Récurrence du point : Répétez ce processus tout le long du bord de votre tissu.
- Finitions : Une fois arrivé à l’extrémité du tissu, faites un nœud pour sécuriser le fil.
Ce processus peut être répété sur tous les bords de votre tissu pour obtenir des finitions parfaites. Notez que le surfilage à la main est plus long que le surfilage à la machine, mais il est possible d’obtenir des résultats tout aussi propres et nets.
Comment arrêter un point de couture à la main ?
Arrêter un point de couture à la main est une étape essentielle pour sécuriser votre travail. Voici une méthode simple à suivre :
- À la fin de votre couture, faites un dernier point comme précédemment. Cependant, avant de tirer complètement votre fil, vous devriez avoir une boucle.
- Passez votre aiguille à travers cette boucle pour créer un nœud. Répétez cette opération une à deux fois pour garantir la solidité de votre arrêt.
- Pour un résultat encore plus net et solide, vous pouvez faire un point arrière juste après votre dernier point de couture.
- Enfin, coupez le fil en laissant une petite marge pour éviter que le nœud ne se défasse.
Cette méthode est une des plus simples pour arrêter un point de couture à la main, mais il existe d’autres techniques plus avancées. Il est recommandé de maîtriser cette méthode de base avant de passer à des techniques plus élaborées.
Quels sont les différents points de couture à la main à connaître pour une débutante ?
Pour débuter en couture à la main, il est essentiel de connaître quelques points de base.
- Le point avant : Très simple, c’est le point de base de la couture. Idéal pour les coutures droites et les finitions.
- Le point arrière : Plus solide, il permet de finir une couture ou de renforcer une piqûre.
- Le point de bâti ou point de faufil : Il sert à préparer une couture, à fixer plusieurs épaisseurs de tissu ou à reporter un tracé.
- Le point de surjet : Utile pour empêcher le tissu de s’effilocher, il permet également d’assembler solidement deux pièces bord à bord.
- Le point coulé ou invisible : Parfait pour les ourlets invisibles, il permet de joindre deux bords pliés sans que le point ne soit visible sur l’endroit.
Il est recommandé de pratiquer régulièrement ces points sur des chutes de tissu pour les maîtriser avant de se lancer dans des projets plus ambitieux.
Comment apprendre tous ces points de couture ?
Pour apprendre à réaliser l’ensemble des points de couture, entraînez vous à les maîtriser l’un après l’autre sur un tissu ou un ouvrage de « brouillon ». Suivez précisemment les descriptions des points ci-dessus et reportez vous aux schémas. Pratiquez les jusqu’à ce qu’ils deviennent instinctifs. Si vous disposez d’une bonne machine à coudre, de nombreux points, même certains complexes, sont préprogrammés, cela vous facilitera grandement la tâche pour les points de couture les plus difficiles à réaliser.